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Les locaux lumineux et accueillants du Nouveau Vallon abriteront, du 5 au 14 avril, une exposition d'oeuvres de quatre artistes genevois. S'il fallait trouver une image-émotion à laquelle accrocher les réflexions que voici, je choisirais sans hésiter celle d'un feu d'artifice. Non pas son premier moment, bruyant et explosif, mais celui où, très haut dans le ciel, se déploient ces formes arrondies, aux couleurs variées, où le temps est comme suspendu, et où, dans un silence impressionnant, une pluie d'étincelles descend vers la terre. Le temps n'est pas suspendu, bien sûr, pour ces artistes, mais on peut dire qu'il progresse désormais à un rythme paisible. Les quatre artistes qui présenteront leurs oeuvres au Nouveau Vallon ont déjà fait un bon bout de chemin dans leur vie. Les quatre ont derrière eux une longue carrière d'enseignement dans plusieurs techniques artistiques, entre autres dans différents Cycles d'Orientation, notamment à La Florence. Cette activité, pourtant accaparante, ne les a pas empêchés de poursuivre des recherches personnelles et de créer, au fil des années, des oeuvres portant leur propre empreinte. Le plaisir est immense de voir avec quelle intensité l'un, Jacky Gabriel, et les autres, Monique Cugno, Laurence Mérat et Dorothea Zweifel, ne cessent de travailler, d'essayer de nouvelles formes, de se laisser surprendre par de nouvelles idées. Le plaisir est tout aussi grand de voir comment des liens se sont tissés entre eux, liens de collégialité, d'abord, je suppose, mais d'amitié ensuite et de stimulation mutuelle, au plan artistique. Faire une exposition commune est sans aucun doute signe de cette amitié, mais cela ne va pas de soi. Le travail artistique me paraît inséparable d'une affirmation de soi très spéciale, presqu'exclusive. En présenter les fruits côte à côte avec d'autres artistes, même s'ils sont proches, ou surtout s'ils sont proches, est un pari. Chaque artiste se distingue par sa technique, sa sensibilité, les divers moments de son évolution et veut être reconnu pour tout cela. Or, les quatre artistes osent ce pari, et je ne peux que les en féliciter, car j'y vois un geste d'une très grande liberté. Tout le rez-de-chaussée du Nouveau Vallon est réservé aux oeuvres de l'aînée des quatre, Monique Cugno. Ceux qui la connaissent savent que cette artiste, habitant Choulex, a à son actif une oeuvre très riche et variée, comprenant aussi bien le graphisme et la peinture à l'huile que la gravure. Pour cette exposition, elle a choisi de présenter exclusivement de la gravure: eau forte, aquatinte, gravure en creux sur zinc. On sait que ce sont là des travaux qui exigent une technique exceptionnelle, une précision dans le geste, une capacité de visualisation. Monique Cugno aime se confronter à ces exigences et va même jusqu'à créer les papiers sur lesquels elle exécute ses estampes. Ses personnages, souvent à la fois humains, animaux et végétaux, sont extraordinaires d'inventivité et d'humour, les formes d'une élégance parfaite. Parcourir cet univers empreint d'imagination et de souvenirs de voyages est un délice. A l'étage, les trois autres artistes se partagent les cimaises et l'espace. Laurence Mérat a l'audace de peindre à l'aquarelle sur de grands formats. Tout en ayant à son actif une formation très poussée et une longue expérience de l'enseignement, elle affirme avoir une démarche artistique spontanée, à la recherche d'une harmonie de couleurs, d'odeurs et de rythmes. Partant souvent d'un donné architectural, elle parvient à le transformer et le structurer par ses couleurs à dominante bleue et mauve. Dorothea Zweifel occupe l'espace par ses sculptures à l'albâtre, matière subtile, empreinte de mystère, que l'artiste façonne avec un soin consommé et qu'elle soumet à l'épreuve - et à l'apport - de la lumière, aussi bien celle du jour, souvent abondante au Nouveau Vallon, que celle, artificielle, de la galerie. Jacky Gabriel, enfin, infatigable explorateur de voies nouvelles dans l'expression, renoue avec un travail important effectué l'année passée autour du concept du «Tissu». Ses oeuvres s'inscrivent dans un terrain complexe. Formellement, dans l'appropriation artistique d'objets qui ont appartenu à quelqu'un d'autre, qui ont servi, dont l'usage est désormais «détourné». Subjectivement, dans le création d'un tissu familial, puisqu'il s'agit de «Mouchoirs de mon père» . Flurin M. Spescha |
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"mouchaqua 09"
2013 / aquarelle / 15 cm x 15 cm |
"mouchaqua 24"
2013 / aquarelle / 15 cm x 15 cm |
"mouchaqua 15"
2013 / aquarelle / 15 cm x 15 cm |
"mouchaqua 23"
2013 / aquarelle / 15 cm x 15 cm |
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"mouchaqua-pap 01" / 2014 / aquarelle sur papier de riz / 16 cm x 16 cm | "mouchaqua-pap 02" / 2014 / aquarelle sur papier de riz / 16 cm x 16 cm | ||||||||||||||
"mouchoir - print - 007" / 2013 / estampe numérique sur toile coton / 100 cm x 100 cm | |||||||||||||||
Petite porte - Recto / verso
Céramique raku pastel 2013 |
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